Anecdotes et coup de gueule

J’ai parlé avec un bébé!

Hier, vendredi 13 septembre, c’était la grève de la RATP à Paris. Et cela a été pour moi l’occasion de parler avec un bébé ! J’adore cela : c’est un bon prétexte pour se connecter à une énergie revigorante et jubilatoire.

Galères et complications diverses :  les anecdotes abondent, et pas à la peine d’en rajouter ici. Pour ma part, j’ai eu un chouette coup de chance : le bus 87 qui me pouvait me ramener chez moi est arrivé en même temps que moi à Odéon. Il y a eu un moment très surréaliste sur l’itinéraire, où le bus avait changé d’itinéraire, et le chauffeur embarquait certaines personnes qui lui faisaient de grands signes, tandis qu’il en ignorait d’autres qui le hélaient en suppliant depuis des arrêts de bus non desservis. Je n’ai toujours pas compris sa logique, à part qu’il était peut-être épuisé d’être dans les embouteillages et qu’il n’en avait plus, de logique. Y compris de laisser monter des touristes qui n’avaient pas compris qu’il allait dans la direction inverse que celle qu’ils imaginaient… 

Et là où j’ai encore plus de chance, c’est que j’ai eu l’occasion de discuter avec un adorable petit garçon qui aura bientôt deux ans !

L’énergie des bébés

Sa maman s’était installée à côté de moi, et il était sur ses genoux. Il alternait les moments où il bougeait dans tous les sens, regardait par la fenêtre, désignait des choses intéressantes avec ses mains, poussait des cris enthousiastes, et d’autres moments où il se collait littéralement contre sa maman. J’ai reconnu là une pratique de ma fille quand elle était elle-même bébé : j’avais un peu l’impression d’être un chargeur de téléphone. Elle commençait ses explorations, bougeait dans tous les sens, et quand elle avait eu son plein d’émotions, elle venait reprendre un peu d’énergie, de réassurance aussi, sur sa « base » qui était moi !  

Ce petit garçon était confiant et charmeur. Et il s’est extasié quand nous sommes passés devant un des innombrables chantiers qui compliquaient notre route ! J’ai compris qu’il cherchait où pouvait être le bulldozer qu’on ne voyait effectivement pas. Nous en avons heureusement trouvé un un peu plus loin sur le trajet, et cela a été l’occasion de commencer à discuter. C’est très intéressant de discuter avec une jeune personne comme ça.

Discuter avec un bébé

Je lui ai demandé s’il aimait les bulldozers, les grues, s’il avait déjà des Kapla ou d’autres jeux de construction. Ce jeune homme avait des accès de timidité, et en a profité pour se cacher dans le creux de l’épaule de sa maman, avec qui j’ai donc engagé aussi la conversation. Et puis il ressurgissait avec l’œil malicieux. Mais refusait de toper la main avec moi. Alors nous avons continué à discuter tous les trois. Et tout à coup, nous étions ailleurs, bien loin des soucis des transports parisiens.

Sa maman m’a appris qu’ils faisaient le trajet tous les jours : alors qu’elle habite Bastille, elle a pu bénéficier d’une place en crèche dans le 6ème arrondissement. C’est pour ça que ce petit garçon est un peu fatigué et en même temps plutôt familiarisé quand il est dans le bus.

J’aime beaucoup parler avec des bébés, car il y a une énergie particulière, où le corps est impliqué. En l’occurrence, ce petit garçon comprenait tout, mais le langage ne se situe pas encore dans une partie du cerveau qui peut se déconnecter complètement du mouvement. Nous parlions avec les mains, avec le sourire, avec des gestes, comme se cacher, et puis se retrouver. Et puis à cet âge-là aussi, le langage est musical. Ce n’est pas tant la syntaxe qui fait sens que la mélodie, les changements de rythmes, les petites surprises, des ohhhh qui ponctuent les phrases. J’ai appris qu’on parlait de « mamané » ou « mamanais » avec les bébés. Une manière d’envelopper les mots dans des sonorités musicales primitives. C’est aussi la dimension du langage qu’on utilise en hypnose, pour accéder à un autre niveau de conscience.

De fait, je ne sais pas vous, mais moi, ça me réjouit de parler bébé avec un petit être que je croise ainsi. Et surtout, ça me plonge dans une énergie particulière, ou plus exactement, ça régénère mon énergie. Je sais que quand on est maman, il faut s’adapter au rythme du bébé, et c’est épuisant, mais quand je croise un petit bout de chou et que cela m’autorise à entrer dans cette dimension de parole entre la phrase rationnelle et la petite comptine, cela me fait beaucoup de bien.

Et puis un petit partage de dernière minute

Et au dernier moment, juste avant l’arrêt où cette maman et ce bébé allaient descendre, elle s’est mise à fouiller son sac à mains, dont elle a extrait un minuscule petit carnet, d’environ 10×6 cm à la couverture jaune. Elle a continué à fouiller son sac à la recherche d’un stylo, tout en m’expliquant qu’elle demandait aux personnes qu’elle croisait, avec qui elle discute, de faire un dessin pour son bébé. Mais qu’elle ne retrouvait pas son stylo. Ouff, j’en avais moi-même un !

Me voici avec le carnet dans les mains, mon stylo, et plus qu’une minute avant l’arrêt où ils allaient descendre ! qu’est-ce que je pourrais bien dessiner. Elle feuillette à la recherche d’une page vide. Et derrière, il y avait une très belle souris de dessin animé tout habillée. Pas le temps de faire quelque chose d’aussi sophistiqué ! Mais à quoi la souris peut-elle faire penser ?

CHAT !

A qui je donne ma langue, et prête ma main.
Vite fait, les oreilles, des yeux de biche, je ne sais plus comment faire le museau, il n’y a plus de temps ! Mais le petit garçon est fasciné et pousse des cris. Il me redonne le carnet ! Je n’ai plus le temps de dessiner quoi que ce soit. Je rajoute à toute vitesse le nom, et je lui explique que j’ai dessiné mon chat, Themba. Il explose de joie!

Le bus s’est arrêté.
Sa maman et lui descendent, mais ils me font encore de grands signes. 
Ils semblent très contents.
Je suis un peu fière de moi, et aussi très contente !

Je m’aperçois que je ne sais pas leur prénom ni à lui, ni à elle. Souvent la première chose qu’on demande. Mais nous avons partagé un si joli moment !

D’ailleurs, est-ce que cela ne ferait pas une bonne pratique VHA ?  ou même deux : 1) parler avec un bébé, 2) dessiner quelque chose. Quelque chose à partager, qui ne vaut rien, et qui est plus profond que les phrases intelligentes.

Petite lumière nichée dans mon cœur.

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